L'ÉGLISE

L’église actuelle, de style néo-roman, est un produit du Second Empire. Elle a remplacé un ancien édifice dont on connaît mal l’origine.

L’ANCIENNE ÉGLISE

Elle était dédiée, comme l’actuelle, à saint Maurice. . On ne sait rien sur sa fondation, sinon que le curé était nommé par le chapitre de la cathédrale d’Autun.

gliseGueugnon

Le culte de Saint Maurice n’est pas fréquemment rencontré dans notre secteur. Parlons donc un peu de ce saint. Selon la tradition, Maurice (Mauritius, le Maure, c’est-à-dire le Noir) était un soldat romain d’origine nubienne (de Thèbes, ville de Kémèt), chef de la Légion Thébaine qui avait été recrutée en Thébaïde (Haute-Egypte). Elle fut du nombre de celles que l’empereur Maximien emmena combattre une révolte en Gaule. En septembre 286, Maurice refusa d’exécuter l’ordre de l’empereur romain qui voulait lui faire massacrer des paysans chrétiens en révolte contre le fisc impérial. Toute la légion (6.600 hommes) fut massacrée en représailles. Ceci se passa en Suisse, près d’’Agaune en Valais. Un culte en l’honneur de ces martyrs aurait été institué par Théodore, évêque d’Octodure (aujourd’hui Martigny). Vers l’an 370, le prélat édifia une première chapelle funéraire au pied de la falaise d’Agaune, pour y abriter la tombe de saint Maurice. En 515, le roi burgonde Sigismond (fils de Gondebaud) y fit construire le monastère devenu abbaye Saint-Maurice.

Le culte du saint se répandit dans le royaume burgonde et se propagea avec lui en Sapaudia (Savoie) devenu le royaume des Burgondes. Il est tentant d’attribuer la fondation de l’église de Gueugnon à cette période. D’autant plus que, selon le mémoire du curé Chaumet, l’ancienne église de Gueugnon semblait être du IXè ou Xè siècle.

On connaît cette ancienne église grâce à un plan du bourg de Gueugnon daté de 1761, complété par un dessin de 1783 où l’auteur a reproduit le clocher à base hexagonale. L’édifice, orienté est-ouest, mesurait environ 60 pieds de long sur 25 de large.

LA NOUVELLE ÉGLISE

Sa construction fut décidée en 1863 au cours d’une séance du Conseil municipal, mais on peut penser que l’idée alimentait déjà les conversations depuis quelques temps. C’est M. le comte de Chargères qui lança l’affaire, se proposant d’offrir un terrain et une somme de 20.000 F moyennant un échange de terrain lui permettant d’agrandir sa propriété au bourg. Le projet traîne un peu et repart en 1867. Les plans ont été dressés par M. Berthier architecte à Mâcon. La difficulté vient du côté des finances, le devis s’élevant à plus de 80.000 F. On décide à l’architecte de modifier, supprimer ou ajourner certains aspects du projet. Puis il st décidé que le bâtiment ne sera pas construit par la commune, mais par le Conseil de Fabrique (ancien nom du Conseil Paroissial). Et on fait appel aux donations de souscripteurs … qui fournissent une somme de 60.000 F environ.

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Mais, entre temps, des difficultés sont arrivées. L’emplacement prévu ne convient pas à l’évêque (zone inondable) ; M. de Chargères, s’impatientant, retire sa subvention. A sa mort, une convention est signée avec sa veuve sur de nouvelles propositions. Le projet redémarre en 1869. Même architecte, mais devis de plus de 8.000 F ramené à 7.000 F. L’embellissement intérieur fut également réalisé grâce à des dons de particuliers. La nouvelle église fut inaugurée à Noël 1870.

Divers aménagements intérieurs et extérieurs sont ensuite réalisés (grilles, grillages,). En 1898, on achète un orgue à transmission pneumatique. Il est installé dans le chœur, derrière le maître-autel. Puis, il sera installé en 1925 dans une tribune spécialement construite à cet effet au fond de la nef.

Depuis 1905, la loi a fait de l’église un bien communal.